Publié le

Combattre les changements climatiques et les inégalités par la décroissance

Pour plusieurs personnes, la situation pandémique a été un ralentissement forcé. Certains se sont questionnés sur leur choix de vie, et parfois même plus largement, sur la société dans laquelle nous vivons. À l’aube d’une reprise quasi-totale des activités économiques, il importe de se demander si le système pour lequel nous travaillons à chaque jour répond réellement à nos valeurs…

Avez-vous déjà entendu parler de décroissance? Détrompez-vous, ce concept n’est pas une idée saugrenue imaginée par des personnes voulant faire la promotion d’un monde anti-technologique. La décroissance remet plutôt en question le système économique actuel basé sur l’augmentation continue de la production de biens sur une planète où les ressources ne sont pas infinies. Pour assurer la richesse du pays, les travailleurs doivent travailler plus, pour avoir plus de capital et ainsi pouvoir acheter plus, pour que les entreprises puissent produire plus et ainsi croître plus; ce qui permet d’accroître les salaires, d’offrir plus d’emplois et le cercle continue. Plus, toujours plus, mais sommes-nous plus heureux? Plus libres?…

LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE…

La croissance économique représente l’augmentation de la production de biens et de services dans une économie sur une période donnée. Elle peut être calculée par le PIB (Produit intérieur brut). La richesse des pays est basée sur l’accroissement de la production de biens et de services. La croissance du PIB est donc associée à une richesse individuelle plus grande qui se traduit par un niveau de vie plus élevé. Il faut ici distinguer niveau de vie et qualité de vie. Le niveau de vie désigne notre façon de vivre en fonction de notre revenu, alors que la qualité de vie réfère plutôt au bien-être général des personnes.


Ce cercle infini de la production et de la consommation est remis en question par les adeptes de la décroissance pour deux raisons :

  1. Son impact sur l’environnement : Utilisation jusqu’à épuisement des ressources, relâchement de gaz à effet de serre, débalancement des écosystèmes, et plus encore.
  2. Son impact sur le plan social : Plusieurs travailleurs sont exploités un peu partout dans le monde au profit des plus riches. La classe moyenne est aussi impactée par ce système, puisqu’elle doit travailler bon nombre d’heures pour être en mesure d’acheter les biens de consommation nécessaire à son rythme de vie, ce qui réduit grandement la qualité de vie et le temps investi aux activités sociales et loisirs.

Pour faire sa part dans ce monde qui va vite, plusieurs vont poser de petits gestes au quotidien pour réduire leur impact écologique et avoir un impact social bénéfique: prendre le transport en commun, acheter équitable et bio, réduire son utilisation de plastique. Acheter c’est voter comme on dit. Et si la solution ne résidait pas dans l’achat? Mais plutôt dans la réduction des activités monétaires justement… La décroissance, c’est donc une réduction volontaire de nos niveaux de vie dans le but de diminuer drastiquement la production de biens.

Le but n’est pas de revenir à l’âge de pierre, mais plutôt d’abaisser notre niveau de vie à un seuil acceptable et viable; ce qui équivaudrait, selon des économes, à un niveau ressemblant à celui des années 70 si les richesses étaient distribuées équitablement dans la population. Bien entendu, on ne change pas un système économique mondial implanté depuis 200 ans en claquant des doigts. Cependant, il est possible de commencer dès maintenant une première étape. Le ralentissement économique doit passer nécessairement par l’accroissement d’une ressource trop souvent oubliée : le temps! Les gens doivent travailler moins pour ainsi participer à plus d’activités non monnayables.

En ayant plus de temps, les citoyens devront accepter de participer davantage aux activités nécessaires à leur « survie ». Voici quelques exemples de comment le ralentissement de notre rythme de vie pourrait se traduire concrètement :


Bien entendu, cette transition ne peut se faire seul. Par contre, il est primordial de ralentir l’engrenage pour miser sur nos liens, s’unir et faire valoir ses idées collectivement. Ce qui est beau dans cette histoire c’est que ce monde dont je vous parle reste à imaginer de toutes pièces. Permettons-nous de rêver ensemble!


Références :

Ce texte est une réflexion écrite suite à l’écoute de la conférence présentée par Éric Pineault « Descendre ensemble: les contours d’une transition écologique juste » lors du festival de la décroissance de Québec en juin 2022, à l’écoute du podcast sur la décroissance du « Le comité des idées dangereuses » avec Gabriel Nadeau Dubois et Yves-Marie Abraham et à la lecture de l’article « Prêts pour la décroissance » https://lactualite.com/societe/decroissance/.

Définition : https://www.capital.fr/economie-politique/croissance-economique-1388889