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Ce que COVID nous aura appris

En cette période critique, il est plus que jamais important de s’exprimer. C’est pourquoi je prends la parole aujourd’hui. Parce que nous avons déjà trop donné de plateforme aux gens égoïstes qui ont acheté démesurément des produits d’hygiène pour les revendre le triple du prix, j’ai envie de vous parler du beau. Parce qu’en moment de crise, l’être humain est capable du pire, mais aussi du meilleur.

 Vivre en communauté

Nous étions emprisonnés dans l’individualisme de notre société avant COVID. On se rendait au travail en paquet de 50 par autobus, mais personne ne se parlait. Rendus au travail, on socialisait, mais pas trop parce qu’il faut demeurer productifs. On reste devant notre écran au dîner pour finir plus tôt et ainsi pouvoir aller chercher les enfants plus tôt à la garderie, afin de diminuer le sentiment de culpabilité. Pas le temps de trop voir les amis, pas le temps de visiter les parents, pas le temps de participer à des activités ou mobilisations citoyennes, pas le temps, pas le temps, pas le temps…

Et bien aujourd’hui, en étant confinés chez nous, nous ne nous sommes jamais sentis aussi proche les uns des autres. Ça faisait des mois que je n’avais pas appelé mon grand-père et cette semaine j’ai ressenti un besoin criant de le faire. En une journée, j’ai fait le tour de mes proches. J’ai également contacté mes amis qui se trouvent en France et en Italie pour leur dire que je pensais à eux. Des groupes facebook de soutien ouvrent chaque jour, un groupe de soutien aux petites entreprises, un groupe de soutien des citoyens du quartier, etc. Des milliers de personnes ont envoyé leur CV au gouvernement afin de venir en aide au personnel soignant dans les hôpitaux du Québec.

Le fait est que la mortalité et les problèmes de santé graves vont toucher seulement une minorité de la population, mais on a tous pilé sur notre sécurité financière et notre confort pour venir en aide aux personnes plus vulnérables et je trouve ça beau! Ça devrait toujours être ça vivre en société.

Libérer le temps

Alors que Mme Dorion, députée de Taschereau, il y a quelques semaines clamait haut et fort que notre société de performance nous écrasait et qu’il fallait libérer le temps. Et bien, nous sommes servis. Avec l’ensemble de la population confinée chez elle, quoi de mieux à faire que d’apprendre à ralentir? COVID nous aura offert une belle « claque dans la face ». Bien sûr, j’aurais souhaité que les beaux discours, la méditation et le yoga « fassent la job » sans que l’on y sacrifie des milliers de vie.

C’est quand la dernière fois que vous avez écouté de la musique en fermant les yeux, en prenant le temps d’écouter chacune des notes et paroles? C’est quand la dernière fois que vous avez pris le temps de faire une recette délectable et de vous asseoir en famille pendant plus de 30 minutes pour jaser de la vie? Prenez ce temps que vous avez devant vous pour miser sur vous et votre famille. Renouez des liens que vous aviez perdus. Respectez toutes les indications faites par le gouvernement, mais ne vous inquiétez pas, cela ne fait pas partie de vos tâches. Ça c’est la tâche du gouvernement.

Gouvernance exemplaire en temps de crise

En parlant d’eux, je tiens à féliciter notre gouvernance. Ils gèrent la crise de façon exemplaire. Les ministres et députés et le personnel soignant font tout en leur pouvoir pour minimiser la crise. Cela me donne beaucoup d’espoir. Je vais aborder un sujet un peu tabou, mais je dois vous rappeler que nous étions en crise avant la crise. Effectivement, certains diront que les jeunes étaient alarmistes de se ruer dans les rues pour manifester contre l’inaction du gouvernement face aux changements climatiques. À vrai dire, les jeunes ont voulu éviter que la crise climatique se rende où la crise COVID nous maintient aujourd’hui. Par contre, nous voyons avec cette crise que quand la volonté de tous y est et que le gouvernement s’y met il est possible d’initier des changements, et rapidement! Ralentissement de l’économie, investissement de sommes majeures, gratuité du transport en commun, programme pour les PME québécoises (Vs multinationales) sont toutes des mesures qui bénéficieraient aussi à la crise plus latente. Pourquoi ne pas profiter de ce stop pour ensuite repartir en force avec une économie plus durable, c’est également dans le but de maintenir la santé de la population, mais sur du long terme. C’est utopique vous me direz? Et bien, il y a quelques mois personne ne m’aurait cru si je vous avais dit ce qui allait nous arriver, alors pourquoi ne pas croire en l’avenir? Nous sommes pris dans un jeu que nous avons nous-mêmes inventé.

Pour ceux qui se le demandent, l’épicerie ça va. On prend ça au jour le jour et on fait de notre mieux, parce qu’il y a juste ça à faire en temps de crise, faire de notre mieux.

 Pour ceux qui voudraient s’exprimer, je vous invite à nous envoyer vos réflexions, que ce soit sur facebook ou par courriel : . Nous allons prendre soins de tout lire ça et repartager.