Saviez-vous que le mois de mars est celui des diététistes-nutritionnistes ? Chaque année, une thématique est proposée par les Diététistes du Canada pour nous faire découvrir la profession, autant que les aliments.
On n’a jamais été aussi préoccupés parce que nous mangeons et depuis quelques années le consommateur fait face à une cacophonie alimentaire qui brouille légèrement le message global de la saine alimentation. Les émissions de cuisine se multiplient, alors que les livres de recettes s’accumulent dans nos bibliothèques. Cette relation, parfois harmonieuse, mais souvent confuse avec les aliments, nous pousse à toujours vouloir tenter de trouver la recette magique vers une santé optimale. Et comment s’y retrouver dans un environnement qui se module à chacune de nos bouchées ? La pression est parfois grande pour le consommateur et c’est pourquoi le thème vise à démolir cette culpabilité alimentaire qui peut nous oppresser : « Au-delà des aliments, la façon dont vous mangez compte aussi ! ».
Bien plus que des macronutriments, des vitamines et des minéraux, lorsque nous croquons dans un sandwich autour d’une table avec nos collègues, que nous nous réchauffons avec un potage à la sortie du ski ou que nous dégustons des pâtes en amoureux, les aliments sont le liant social par excellence. Ils marquent les souvenirs et laissent un léger goût de nostalgie heureuse en fin de bouche.
Prendre conscience de nos habitudes alimentaires est déjà une première étape vers une relation plus harmonieuse qui allie nos préférences et nos valeurs. Pour se sortir légèrement de la médicalisation des aliments, prenons plutôt une approche qui nous ressemble : humaine et sensée. Trois actions toutes simples peuvent ainsi vous aider à chérir les aliments, et surtout prendre plaisir à les découvrir.
- Cuisiner : Malgré que les aliments prêts-à-manger soient davantage disponibles, la meilleure façon de profiter de la fraîcheur des aliments, de réduire le gaspillage alimentaire, de manger plus santé et surtout de réduire le coût lié à l’alimentation demeure dans le fait de cuisiner davantage. Le secret ? Ne pas trop se mettre de pression et tenter des recettes simples, qui utilisent les aliments qu’on a déjà sous la main. Trouvez des recettes qui vous plaisent et essayez de modifier certains ingrédients selon la disponibilité de votre réfrigérateur. Un brocoli peut se transformer en poivron et le tofu fera office de poulet ! Ces nouvelles recettes improvisées vous donneront l’impression de ne jamais manger la même chose en plus de révéler de nouvelles saveurs et textures ! Afin de rendre le tout plus agréable, faites participer vos enfants dans le processus. Ils pourront alors mieux développer leurs compétences culinaires dès le plus jeune âge.
- Partager :Le partage est bien plus que de casser la croûte en plusieurs parties, il fait aussi référence à la commensalité et le plaisir s’y rattachant. Dépassant même l’acte de manger, l’environnement dans lequel nous prenons un repas, mais aussi les gens de qualité qui l’accompagne rendre l’expérience unique et délicieuse. On essaie donc de créer un environnement propice à l’acte de manger en pleine conscience, soit chaleureux, exempt d’appareils électroniques, tapissé d’une chaleur ambiante et surtout confortable. Et c’est à cet instant que le repas prend un nouveau sens, celui de délier les paroles, de revenir à l’essentiel et d’apprécier le moment présent. Le partage est celui que l’on s’offre, soit de vivre un moment commun avec des gens qu’on aime et surtout de créer des liens qui n’auraient pas pu se faire dans un contexte de vie où la rapidité prend toute la place. Si vous êtes seuls, pourquoi ne pas échanger des plats de lunch avec vos collègues du midi ? Cela vous donnera une motivation de plus pour cuisiner et vous permettra de découvrir les recettes préférées de vos proches.
- Savourer : quoi de mieux qu’une pincée d’herbes fraîches pour aromatiser un plat ou un soupçon de cardamome dans un lait chaud ? Les saveurs sont un alphabet complexe qui se révèle lorsqu’on ose la découverte et l’aventure culinaire. Lorsqu’on prend conscience des aliments et qu’on les savoure entièrement, on se satisfait d’une plus petite portion et le goût est toujours à son apogée. Voilà le secret pour profiter pleinement d’une variété d’aliments. Le problème lorsqu’on ne fait qu’acheter des aliments préparés ou qu’on fréquente les restaurants rapides réside dans l’incapacité à créer de nouvelles saveurs. Quoi de plus décevant que de toujours offrir la même chose à nos papilles gustatives ? Les aliments peuvent alors devenir ennuyeux et sans intérêt. La meilleure façon de créer une explosion de saveurs est de jouer avec les aliments de base, les techniques culinaires et surtout d’apprécier la complémentarité des épices et fines herbes. Pas besoin d’être un grand chef pour donner une deuxième vie à une omelette simplette ou un gruau banal. Il suffit de quelques branches de romarin, des épinards, des fruits séchés et une lichette de sirop d’érable ! Parce que le goût est un des facteurs décisifs dans les choix alimentaires, miser sur cette valeur est certainement gage de succès culinaires.
Prenez donc plaisir à découvrir de nouveaux ingrédients, à partager des repas de qualité avec les gens que vous appréciés et surtout à déguster le moment présent, en toute simplicité. En choisissant des aliments peu transformés, vous serez encore plus près de ses objectifs et pourrez parfaire vos compétences culinaires en même temps. Voilà un « régime » qui mériterait de gagner la palme d’or en termes de durabilité, de faisabilité et de santé !
“À chaque semaine, 1 Canadien sur 4 ⎯ adultes comme enfants ⎯ consomme des aliments ayant été préparés en restauration rapide”
— STATISTIQUE CANADA, 2004
“En 2018, le ménage moyen au Canada consacre 29 % de son budget alimentaire à la restauration ”
— RAPPORT CANADIEN SUR LES PRIX ALIMENTAIRES À LA CONSOMMATION, 2018