Publié le

Astuces & Arguments: La consommation locale

Lors de mon plus récent billet de blogue, je me suis penchée sur les raisons expliquant pourquoi certains aliments qualifiés locaux, biologiques, sans emballage et/ou de qualité sont plus chers que les aliments conventionnels.

Lien vers l’article précédent ici : https://lescargotgourmand.ca/portefeuille-et-alimentation-durable-un-mariage-difficile/

Pour résumé, on y comprenait qu’il est possible d’avoir une alimentation qui respecte nos valeurs environnementales et d’équité sociale tout en économisant. Mais concrètement, comment est-ce réalisable ? Je vous présente donc ici quelques astuces pour économiser au quotidien.

Acheter en vrac pour moins cher

Quand les clients entrent dans une boutique zéro déchet comme l’Escargot gourmand, ils partent souvent avec la perception que les aliments y sont plus chers. Pourtant, une simple comparaison des prix ($/g) suffirait à convaincre les plus sceptiques. Attention aussi de comparer des pommes avec des pommes…Un produit conventionnel ne pourra donc pas être comparé à un produit biologique. Voici quelques exemples d’aliments qui ont des prix tout à fait compétitifs par rapport à ce qu’on retrouve dans les supermarchés conventionnels :

  • Produits céréaliers (riz, orge, couscous, etc.)
  • Produits de cuisine (farines, sucres, fécule, etc.)
  • Légumineuses sèches

Saviez-vous qu’il est beaucoup plus avantageux d’acheter vos légumineuses en vrac sous forme sèche?

« Si on compare le prix de nos haricots rouges biologiques provenant du Québec à ceux en conserve provenant d’une agriculture conventionnelle et dont l’origine est inconnue de la marque la moins chère d’une grande bannière d’épicerie, on remarque que nos haricots sont 40% moins chers! »

Une économie qui bénéficie non seulement aux consommateurs, mais également aux producteurs de légumineuses du Québec.

Perception du consommateur et marketing

Si le vrac peut nous permettre de faire des économies, pourquoi le consommateur a-t-il toujours la perception de faire une meilleure affaire au supermarché? La raison est simple : le marketing alimentaire!

Il y a une grande littérature sur le comportement et les perceptions des consommateurs en épicerie, celle-ci est analysée attentivement par les grandes entreprises et ils créent les environnements en fonction de ces données. Les supermarchés font une marge de profit beaucoup plus faible que les petits commerces sur chaque aliment puisque leur but est de vous faire acheter de plus grandes quantités.

Voici quelques techniques utilisées pour mousser les ventes: promotion 2 pour ___$, emballages surdimensionnés pour vous faire croire que vous en avez plus pour votre argent, aliments « plaisir » aux bouts des allées ou aux caisses, placement des aliments de base au fond du magasin de manière que le client doive traverser le commerce en entier ou encore le marketing croisé (ex : placer des fondues au chocolat près des fraises) n’en sont que quelques exemples.

Il est important d’être vigilant face à toute cette publicité et se demander : Ai-je vraiment besoin de toute cette quantité? À tord on pense souvent que ce sont les supermarchés ou les restaurants qui jettent le plus de nourriture, mais ce sont plutôt les consommateurs qui arrivent en tête de liste.

« C’est près de 50% du gaspillage alimentaire qui est fait dans les ménages. Pour le canadien moyen, ces pertes équivalent à 1100$ par année! »

Pourquoi ne pas investir cet argent en qualité plutôt qu’en quantité?

Astuces en rafales

Voici quelques trucs qui vous permettront d’investir dans des aliments de qualité sans compromis pour le prix.

  1. Consommez des produits locaux et de saison en vous approvisionnant directement du producteur soit en allant dans des marchés fermiers ou en s’abonnant à des paniers biologiques (Nous sommes d’ailleurs un point de chute de paniers biologiques ici même à l’Escargot Gourmand).
  2. Planifiez! On ne le dira jamais assez mais l’organisation et la planification sont les clés pour économiser. En regardant toujours ce qu’il nous reste et en planifiant nos repas en fonction de cela, on économise, tout en réduisant le gaspillage alimentaire.  
  3. Intégrez des alternatives végétariennes à vos repas (tofu, légumineuses, protéine végétale texturisée). Cette dernière est d’ailleurs un aliment séché de forme granuleuse dérivé du soya qui remplace à merveille la viande hachée dans vos recettes préférées tout en coûtant près de 60% moins cher! De plus, elle se conserve plusieurs mois au garde-manger contrairement à la viande qui doit être cuisinée dans les quelques jours suivant son achat.
  4. Regroupez-vous! (Truc valide en tant de non COVID, vous comprendrez…) Pourquoi ne pas organiser des cuisines collectives avec vos amis? Plus vous faites de portions d’une même recette, plus vous en réduisez les coûts. L’échange de petits plats permet aussi d’augmenter la variété alimentaire, le plaisir de cuisiner et de manger.  
  5. Apprivoisez les substitutions. Souvent les recettes demandent plusieurs ingrédients qu’on ne possède pas. Bien entendu l’achat en vrac est avantageux car il nous permet d’acheter seulement la quantité désirée pour notre recette. Cependant, il est important d’apprendre à substituer les aliments entre eux pour utiliser ce qu’on a déjà à la maison. Moyennant une légère modification de la quantité de liquide ou un ajustement des épices, la majorité des aliments d’un même type de catégorie peuvent se substituer dans une même recette. Ex : Tel est le cas pour les feuilles de bette à carde pour remplacer les épinards ou le quinoa au lieu du riz par exemple.

En cette période de crise sanitaire et à l’abord d’une crise économique, nous avons en tant que société le devoir de se demander ce que l’on veut pour notre économie de demain. Je crois que le Québec aurait avantage à investir dans un système alimentaire plus vert qui met de l’avant nos producteurs d’ici.  En tant que consommateur vous avez la possibilité d’investir dans vos convictions et ce sont vos choix qui orienteront la société de demain. 

Références :

  1. VCM’ International. 2014. $27 billion revisited : The cost of Canada’s annual food waste. https://vcm-international.com/new-report-annual-food-waste-in-canada-is-31-billion/
  2. Recyc-Québec. 2019. Gaspillage alimentaire. https://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/citoyens/mieux-consommer/gaspillage-alimentaire#:~:text=Le%20gaspillage%20alimentaire%20touche%20toutes%20les%20cat%C3%A9gories%20d%E2%80%99aliments.,une%20base%20massique%29%20qui%20sont%20perdus%20ou%20gaspill%C3%A9s.